Le 3 juillet 2024, un homme de 73 ans est décédé au volant de sa Toyota Yaris, suite à un léger choc qui a déclenché l’explosion de l’airbag défectueux Takata de son véhicule. Selon nos informations, 12 personnes sont décédées et 12 ont été gravement blessées suite à l’explosion de l’airbag défectueux de leur véhicule, en France.
Airbags défectueux Takata : depuis quand les constructeurs automobiles sont-ils au courant ?
Plusieurs semaines après la campagne de rappel nationale lancée par Citröen et DS Automobiles, il est légitime de s’interroger sur la gestion des rappels effectués par la quinzaine de marques automobiles concernées par l’équipement de ces airbags tueurs. L’équipementier japonais a fait faillite en 2017 et a reconnu devant la justice américaine avoir dissimulé la dangerosité de ses airbags et truqué les tests de sécurité, pendant des années.
Quid de la gestion des rappels des véhicules concernés ?
Est-il possible, au regard de la connaissance depuis plusieurs années de la dangerosité de ces airbags, des accidents, blessés graves, personnes décédées depuis 2018 en France, de considérer que l’envoi de courriers est suffisant pour se dédouaner de toutes responsabilités ?
« Quand la vie humaine est en jeu peut-on se contenter d’envois de courriers, simples ou recommandés ? Ne doit-on pas s’assurer que l’information est passée ? Quand la vie humaine est en jeu, il y a une obligation de résultat. Quand un concessionnaire souhaite vendre des véhicules, il n’envoie pas uniquement un courrier ni même plusieurs, il envoie des SMS, il passe par les réseaux sociaux, par la télévision. Quand un constructeur automobile veut toucher des acheteurs potentiels, il sait le faire. Je serai vigilant à ce que les victimes et leurs proches ne se sentent pas culpabilisées parce qu’elles n’ont pas été en mesure de récupérer un courrier recommandé. Combien de fois cela peut arriver dans la vie d’un homme de ne pas être en mesure de récupérer un recommandé, parce que le temps est passé, le bureau de poste est fermé ? Pour autant, ça ne doit pas être une condamnation à être blessé, à être tué. Celui qui vend un véhicule a l’obligation de s’assurer de l’intégrité de celui-ci. » souligne Maître Charles-Henri Coppet, avocat spécialiste de victimes de dommages corporels.
Pour l’ouverture d’une instruction unique confiée à un pôle spécialisé de santé publique ?
« Le rappel des airbags défectueux en France est un scandale industriel de sécurité et de santé publiques et doit être jugé comme tel. Un scandale qui en rappelle d’autres en matière de mise sur le marché de produits défectueux : le lait contaminé Lactalis, le Mediator, ou encore les prothèses PIP. Le nombre de victimes, leur répartition géographique, les moyens et les compétences techniques nécessaires, avaient conduit à l’ouverture d’instructions uniques confiées à un Pôle spécialisé de santé publique. Seule la saisine d’un tel pôle permettrait de réaliser de manière coordonnée des opérations de vérifications d’envergure notamment aux sièges des grands groupes industriels concernés. La création d’un fonds d’indemnisation raccourcirait, quant à lui, les délais de prise en charge des victimes et des familles de victimes décédées. » déclare Maître Coppet.